Stephanus strikes back
2012-10-04 05:03:55 UTC
Ces changements, désirés ou non, contrôlés ou pas, peuvent être légers ou profonds.
Les variations d’opinion ou d’avis sur un sujet particulier, rentrent dans le cadre des changements que je qualifierai de coutumiers, voire de quasi-naturels.
Après tout, comme dit le proverbe, « y’a que les fils de pute qui ne changent pas d’avis » (et j’ajouterai au passage qu’il y a aussi beaucoup d’enfants de catins qui aiment à se gargariser de vieux dictons à la con).
Nos expériences personnelles regorgent ainsi de situations où l’on a vu des personnes changer brusquement d’avis, sans qu’il y ait forcément d’explication rationnelle à cela.
Au registre des anecdotes inscrites dans notre mémoire collective, nous pourrions citer Louis XVIII qui, après avoir longtemps défendu l’indépendance du Surinam, décida finalement de révoquer l’Edit de Nantes.
A titre d’exemple plus personnel, je pourrai également évoquer mon oncle et ma tante qui, après avoir eu d’étroites relations avec la Kommandantur au début des années 40, décidèrent en juin 44 de revêtir un brassard « FTP » et d’afficher un portrait du Général De Gaulle dans leurs water-closets.
Ces changements d’opinion ne sont guère choquants, et l’on voit encore aujourd’hui énormément d’anciens militants UMP passer au FN, et vice-versa, sans que cela ne nous occasionne le moindre frisson au niveau de l’épiderme testiculaire, ni même le plus petit frétillement de nos sphincters.
Ce qui peut paraître moins anecdotique, en revanche, ce sont les changements profonds, ces processus plus ou moins brusques qui font qu’un individu se verra intrinsèquement transformé, au point parfois de ne plus être capable de faire le lien entre ce qu’il a été et ce qu’il est devenu.
Dans la majorité des cas, ces bouleversements profonds peuvent trouver leur explication dans un élément perturbateur particulièrement violent.
Ainsi en est-il du sémillant Frédéric Lefebvre, ancien secrétaire d'État chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales, de la Consommation, du Squash, des sacs Vuitton et du Polo.
Cet homme, qui fut un adolescent charmant, espiègle, limite efféminé, fan inconditionnel des Pet Shop Boys et de Guy des Cars, serait devenu ce roquet braillard, irascible et décoiffé, à la suite d’un grave accident de mobylette – de type Peugeot 103 SP – accident à au cours duquel il fut violemment projeté contre la vitrine du restaurant de Cathy Guetta, célèbre travesti qui anime les nuits parisiennes depuis maintenant plus de 55 ans.
Nous avons tous également, dans notre entourage, l’exemple d’un ami, d’un cousin ou d’une simple connaissance autrefois gentil, prévenant, et bien élevé, devenu pédophile et/ou zoophile après dix ou douze mois de service national passé dans les casernes de la Grande Muette. De source sûre, le phénomène serait plus prégnant pour les appelés qui ont eu la chance d’officier en garnison de Mourmelon (51).
En général, il faut donc un évènement traumatisant pour qu’une personne se trouve transformée au plus profond de son être.
On a donc mille questions à se poser sur les changements radicaux dont certaines personnalités politiques ou du show-biz ont fait état ces derniers temps.
Rappelons-nous de William Leymergie, présentateur indéboulonnable de Télé-Matin, qui passait il y a encore quelques années de cela pour le gendre (ou plutôt le grand-oncle) idéal, avec son sourire bienveillant et sa raie sur le côté parfaitement lissée. Qui aurait pu croire qu’il allait un jour – passez-moi l’expression – « péter une durite », et tenter d’étrangler l’un de ses chroniqueurs ? Comment un individu aussi gentil, qui chanta jadis la chanson du dessin-animé Pac Man, a-t-il pu devenir vil et pervers à ce point ?
Et surtout : quel épisode traumatisant a-t-il vécu pour en arriver à vouloir mettre fin aux jours d’un de ses collaborateurs ? Est-ce le décès d’un ami proche ? Une révélation sur l’identité de son vrai père ? Ou bien une soirée mondaine qui aurait dégénéré en tournante, au cours de laquelle son fion aurait fait office de marmite à foutre ?
Quel est ton secret, William, nom d’une pipe ?
Plus récemment, je me suis aperçu en regardant « Plus Belle La vie » – chronique sociale à laquelle je ne m’étais pas intéressée depuis belle lurette – que Frémont, le grand méchant des premières saisons, était devenu sympathique.
J’ai raté de nombreux épisodes de cette saga – qui n’est pas sans rappeler « Les Hauts de Hurlevent », magnifique roman d’Ernest Hemingway – mais je me doute bien qu’il a dû se passer quelque chose d’assez violent pour que le susnommé Frémont subisse une telle transformation.
Aussi, quelqu’un pourrait-il m’éclairer quant aux causes et circonstances qui pourraient expliquer ce passage du statut de gros connard d’entrepreneur viril, à celui de tenancier d’hôtel débonnaire et légèrement pédéraste ?