Question:
Le désir est-il une pensée?
?
2012-01-10 15:38:07 UTC
1. C'est mon avis mais j'ai l'impression d'être minoritaire.
2. La plupart des gens pensent le désir se ressent davantage qu'il ne se conçoit. Certains vont jusqu'à opposer désir et pensée, arguant que le premier peut être si fort qu'il empêche de penser.
3. Je crois que c'est réduire la pensée à la raison, et d'après moi c'est une erreur. C'est sous-entendre que l'enfant (qui n'a pas encore la raison) ne pense pas. Or "vouloir manger" en quoi ce n'est pas penser? Est-ce qu'il faut que la pensée soit nécessairement traduite dans une langue cohérente? Est-ce que l'enfant n'a pas lui aussi un langage?
4. Je pense en effet que le langage précède la raison et non l'inverse. Or lorsqu'on envisage les choses sous l'angle, le langage s'étend à l'émotion et par extension au désir.
5. Si l'on considère la pensée comme toute expression du langage, et le désir comme une forme d'expression du langage : alors la désir est une pensée.
6. Pour conclure je pose une question : Comment ne peut-on pas être d'accord? Est-ce à cause des définitions que je donne aux mots? Ou ma logique est-elle fausse?
Dix-sept réponses:
Anastasia
2012-01-11 11:48:23 UTC
Il existe tant d'erreurs dans vos préjugés sur la pensée et la conscience que je renonce à vous répondre, il faudrait des pages.



Si vous voulez des réponses pertinentes, il vous faudrait lire quelques livres de neurosciences.



Quelques liens utiles :



Sure les bases du langage



http://schwann.free.fr/Langage01.html



http://www.vulgaris-medical.com/dossiers/les-alt-rations-du-langage-27/mecanisme-du-langage-dans-le-cerveau-212.html



Sur les théories de la conscience et les modèles cognitivistes de la pensée



http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_12/d_12_p/d_12_p_con/d_12_p_con.html



http://www.sens-public.org/spip.php?article30



Je n'ai malheureusement pas trouvé de liens gratuits sur la psychophysiologie (relation corps/esprit)













Mais résumer, c'est perdre de l'information. Je suis en train de lire un ouvrage de 600 pages sur les cognitions sociales, croyez-vous vraiment que j'aurais dû me contenter de lire la quatrième de couverture ?



Non, on ne peut sauter l'étape de l'analyse, à moins évidemment de ne pas chercher à comprendre.
Têtaclic
2012-01-11 02:28:22 UTC
A l'état brut le désir est la conscience informulable de la réalité d'un manque , ce désir ignore tout de ce qui lui manque mais il se désir pourrait-on dire , il se manque...il est curieux , il questionne..il aime..il respecte ( autant que faire se peut )..sans rien vouloir y substituer de personnel, de possessif..

La pensée quand à elle, est réaction à partir d'un savoir, d'un avoir... d'un conditionnement et d'un apprentissage spécifique et notamment du langage alors que le désir est constitutif d'un manque essentiel, d'un " rien sensible ", qui constitue l'énergie du désir ..

La pensée ne peut donc que "trahir" le désir .. en l’empruntant elle le dénature, elle l’obscurcit car elle ne peut se contenter de ce manque qu' elle entreprend aussitôt de combler en une sorte de désir parallèle étranger au premier sans jamais vraiment y parvenir ..en d'autres termes le désir de la pensée n'est pas la pensée du désir qui bien évidemment ne se pense pas ..la pensée choisit, réagit, saisi ou rejette en fonction d'elle même et de celui ou celle qui s'y identifie.. et non de la réalité du désir..

Alors à la question, ma pensée répond OUI...mais bien sur mon désir le bougre n'est pas aussi catégorique il n'est pas le produit d'une séparation, ni d'une conscience discriminante...comme je la pratique allègrement ..!..:-



@ Bigsis...comment font les bouddhistes pour ne pas succomber au désir de se libérer des pensées pour ne pas succomber au désir....préfèrent-ils ne pas y penser...?!..:-)

Bonne journée méditative..et sourire serein façon bouddha...:-)
☯ .☣ ƒritz Le Kat ☮ .☯
2012-01-10 23:05:48 UTC
.





Je pense que mes érections , je ne les pense pas .



Ni la faim , la soif etc......



C 'est le corps qui pense pour moi , et le mental met tout en oeuvre pour satisfaire le corps.



Le corps se tyran qui te fait payer cher si tu l'oublies.



On commence à désirer avant de penser...dés la naissance...!



.
yamaela
2012-01-10 17:38:03 UTC
OUI! Tout le problème provient du dualisme qui oppose le corps et l'intellect. Mais lorsqu'ils sont rassemblés, ils sont indissociables. Alors, l'émotion devient intellectuelle et le raisonnement corporel... Descartes comme Spinoza parlaient déjà du désir comme étant une pensée... par contre, ils ne parlaient pas de la pensée comme désir... Cela change la priorité de l'interaction.



Cela fait cinquante ans que l'on a démontré que "penser est un acte" et donc qu'il n'y a plus d'opposition entre la pensée et l'action... Mais c'est pas grave! Juste un détail! Tout le monde continue de nous servir la bonne vieille soupe à l'ancienne de la séparation de l'esprit et du corps... Un progrès notable: on ne dit plus "âme" c'est trop religieusement connoté... :-)

Mieux vaut en rire!



Quant au langage qui précède la raison, cela me semble complexe à démontrer... la tendance actuelle les donne comme consubstantiels, l'apprentissage de l'un devient également l'apprentissage de l'autre même si ce ne sont que des bribes. Mais, on pourrait dire qu'il existe des langages irraisonnés... C'est à dire des langages qui ne permettent pas la conceptualisation: les langages que s'inventent les jumeaux pour parler entre eux en excluant le reste du monde de cette relation, par exemple. Tout dépend de l'étendue de la définition de ce que vous nommez "langage"... Rien que ça... c'est déjà un sacré défi. :-)



Le langage du corps (donc celui du désir), à cause du dualisme*, a longtemps été considéré comme quantité négligeable des capacités d'expressions humaines. Pour le rendre acceptable, il fallait la rigueur pratique et l'exigence esthétique de la danse artistique... Casser le corps pour le faire tenir dans la minuscule boîte de l'idéal.

*Je devrais dire "double dualisme" car la majorité de l'histoire de la philosophie occidentale depuis Platon s'est constituée sur l'incommunicabilité entre "désir" et "plaisir", à savoir que le "plaisir" ne permet jamais d'assouvir le "désir" et que ce dernier passe son temps à errer dans sa propre sphère d'insatisfactions impossible à briser. Puis il est devenu inconscient... d'ailleurs, on oppose toujours "désir" (force chthonienne) et la "conscience"...



Longtemps, on a dissocié "langage" et "expression"... Le langage étant ce que l'on "contrôle", ce que l'on travaille, ce que l'on sait... Et l'expression ce qui nous "trahit". Toujours ce double-discours, ce double-langage (très justement!). Donc si le désir reste une "expression", il ne peut être une "pensée"... Puisque tous nos anciens grands penseurs ont passé leur temps à le déterminer ainsi: la pensée n'est pas expression... Et d'ailleurs, le langage lui-même n'est pas une pensée, il n'en est que la modalité: "Le mot n'est pas la chose." Double dualisme qui devient triple dualisme! Le langage lui-même ne signifie pas ce qu'il devrait signifier: la métaphore... ou comment dompter le langage pour en faire l'outil de la métaphysique...



Aujourd'hui, la pensée regroupe toutes les activités cérébrales humaines. Et si vous considérez qu'il n'y a aucune distance entre votre intellect et votre corps, alors vos émotions sont des pensées, vos pensées des émotions et donc votre désir est, non pas l'expression d'une pensée, mais la définition elle-même d'un sujet pensant. Ce qui pose le problème de "l'animalité"... En ce cas, l'intelligence animale ne peut plus être contestée et il ne reste plus qu'à déchoir l'humain de son propre anthropocentrisme. Cela vous donne-t-il un aperçu de l'étendue du problème? :-)



Donc, vous ne manquez pas de logique mais faut juste vraiment préciser le débat... sinon, cela part dans tous les sens et les gens ne vous attaquent pas sur le "fond" mais uniquement sur la "forme"... Je hais la rhétorique mais chacun(e) s'amuse comme il/elle peut...
Pauline
2012-01-10 17:22:49 UTC
Non, le désir, le vrai, est quelque chose de brut d'où les pulsions de ceux qui le ressentent.

cf. le viol, la kleptomanie, etc....

Après, il va être retravaillé, pressenti, ressenti, bridé ou non, sublimé éventuellement.



Vos théories sur le rapport entre raison et pensée me paraissent bien curieuses aussi.

Il n'est pas du tout sûr que les enfants n'aient pas de raison, simplement elle est différente de la notre.

Un bébé ne pleure pas sans raison

Un enfant qui sait comment obtenir de sa mère ce qu'il veut, agit avec raison

D'ailleurs, nous le savons pertinemment puisque nous lui disons souvent "soit raisonnable", même à 3 ou 4 ans.

Et les petits enfants sont raisonnables et s'adaptent à nous plus que nous adaptons à eux.



Vouloir manger n'est pas penser. C'est satisfaire un besoin.

En revanche, vouloir manger un gâteau, c'est effectivement déconnecté de l'acte de satisfaire un besoin pour s'offrir une gourmandise, ce qui est différent.



Le langage aide la pensée à se constituer mais il n'est pas la pensée. La preuve, le fait qu'on puisse exprimer la même pensée dans des langues différentes.

La pensée préexiste sous une forme grossière car elle manque des instruments propres à l'exprimer.
?
2012-01-11 11:05:19 UTC
Le désir est l'envie d'un objet, d'un élément, qu'il soit rationnel ou irrationnel. Le désir est un souhait ardent, de plus celui-ci est présent à chaque instant de notre existence, il nous constitue, l'étude nous permettra de le montrer.



Mais le problème posé ici est de savoir si l'on doit souhaiter satisfaire nos désirs, donc de les réaliser. Le devoir est un élément qui ne peut être autrement, qui nous est imposé. Ainsi l'action se déroule en deux temps: d'abord satisfaire ses désirs, les accomplir et en second lieu si l'on doit souhaiter ; ainsi la notion d'esprit apparaît
Georgy
2012-01-11 02:57:44 UTC
A mon humble avis, le Désir est lié au ressenti, aux sentiments, aux passions, il est très difficile d'approcher le désir à l'aide de concepts. Hegel parle des lois du coeur mais ces lois sont intégrées dans un grand système de pensée dont l'idée est le démiurge. La raison peut éclairer les sentiments mais elle ne peut se substituer à eux.
timinet
2012-01-11 02:36:53 UTC
D'après le dictionnaire philosophique, le "désir est une tendance devenue consciente de son objet"

Donc si les mots ne sont pas entièrement dépossédés de leur richesse première on ne peut pas séparer les deux sinon à assimiler le désir au besoin (démarche que beaucoup ne manquent pas de faire souventes fois.

Le besoin est une incitation physiologique :j'ai faim il faut que je mange ,mais le désir suppose une recherche consciente de l'objet que je convoite, et ce sont mes sentiments et mes passions qui mènent ma recherche .le désir qui reçoit le contrôle de la raison devient acte volontaire. Et,inversement, si l'homme est trop attentif à satisfaire tous ses désirs il perd toute conscience de ses actes de là naissent les addictions .

Si tu considères le désir dans cette optique tu peux comprendre que la logique est battue en brèche par la conscience personnelle et par le sens que chacun a de sa personnalité .
Marcelus
2012-01-10 18:33:29 UTC
le desir c'est tout simplement vouloir posseder un manque
?
2012-01-11 07:26:21 UTC
@ TOULEK VOLEUR DE TEXTE



Quand le désir de ma haute pensée

auteur Pontus de TYARD

langue fr

Quand le désir de ma haute pensée,

Me fait voguer en mer de ta beauté,

Espoir du fruit de ma grand' loyauté,

Tient voile large à mon désir haussée.



Mais cette voile ainsi en l'air dressée,

Pour me conduire au port de privauté,

Trouve en chemin un flot de cruauté,

Duquel elle est rudement repoussée.



Puis de mes yeux la larmoyante pluie,

Et les grands vents de mon soupirant coeur,

Autour de moi émeuvent tel orage



Que si l'ardeur de ton amour n'essuie

Cette abondance, hélas, de triste humeur,

Je suis prochain d'un périlleux naufrage.
?
2012-01-12 02:15:53 UTC
il est vrai que cela necessiterait une dissertation, voir un livre.

je m'y colle et te rappelle...
PascalB
2012-01-11 14:01:15 UTC
Non car si c'était une pensée on ne l'aurait pas appeler désir. La pensée est une pensée, l'action est l'action, le désir est le désir, c'est aussi bête que le langage.



Mais ce qu'on peut dire c'est qu'on peut difficilement désirer sans penser, donc sans se représenter mentalement l'objet de son désir. Car qui dit désir dit objet (une femme, une bonne bouteille, un emploi, etc...) et qui dit objet qu'on ne "possède" (pardon pour les femmes entant qu'objet du désir, mais ça peut être un homme pour les femmes qui veulent le posséder) pas ou pas encore dit image mentale de l'objet dans le cerveau. Comment en irait-il autrement? Et je pense que c'est vrai aussi pour l'animal.
anonymous
2012-01-11 06:47:07 UTC
Apres reflexion ...souvent oui ...nous désirons le fantasme des choses ..qui nous procureraient déjà une satisfaction et l'assouvir ne nous apporterait presque plus rien ...
Bigsis , le retour
2012-01-11 01:51:27 UTC
Bien sur

C'est la pensée d'une chose ou d'un acte qui fait survenir le désir



Dans les enseignements bouddhistes on demande de se libérer des pensées pour ne pas succomber au désir ;-)



@lol ma tite tête a........ clic............. vous me poussez encore sur la sellette ;-)

un jour il faudra que l'on se rencontre pour que je t'explique ................yes

Bonne sante aussi a vous
Odette
2012-01-11 05:14:43 UTC
c'est l'ami Baruch Spinoza qui vous répondrait que,,,,,« Nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous la désirons. »,,,,,une vie sans désirs quelle monotonie,,,,,,,
Appo
2012-01-10 16:21:44 UTC
Désir est sensiblement apparié à la pensée.
toulek
2012-01-11 02:21:57 UTC
Le désir s'exprime par la caresse comme la pensée par le langage. Sartre,



Mettre l’angoisse, le désir et la pensée à l’index est devenu une nécessité inséparable du nouveau modèle économique. Le citoyen doit maintenant être un individu sans subjectivité, sans sensibilité.

Simple reproducteur anonyme des conditions de fonctionnement d’un système d’échange où il n’y a plus d’échange, il génère le vide dont la machine a besoin pour se perpétuer.

Pierre-Louis GOIRAND



Aussi longtemps que nous aurons notre corps et que notre âme sera pétrie avec cette chose mauvaise, jamais nous ne posséderons en suffisance l'objet de notre désir. Or cet objet, c'est disons-nous, la vérité. Et non seulement mille et mille tracas nous sont en effet suscités par le corps à l'occasion des nécessités de la vie



Quand le désir de ma haute pensée,

Me fait voguer en mer de ta beauté,

Espoir du fruit de ma grand' loyauté,

Tient voile large à mon désir haussée.



Mais cette voile ainsi en l'air dressée,

Pour me conduire au port de privauté,

Trouve en chemin un flot de cruauté,

Duquel elle est rudement repoussée.



Puis de mes yeux la larmoyante pluie,

Et les grands vents de mon soupirant coeur,

Autour de moi émeuvent tel orage



Que si l'ardeur de ton amour n'essuie

Cette abondance, hélas, de triste humeur,

Je suis prochain d'un périlleux naufrage


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