Si on suit la définition, on arrive a la conclusion que l'éducation a de différent de l'instruction qu'elle est principalement donnée aux enfants.
La définition: "action de former et d'enrichir l'esprit d'une personne." (écoles, campagnes d'alphabétisation mais aussi diffusion d'oeuvres...) me gène un peu, car elle se concentre sur ce qui me semble plus être de l'instruction que de l'éducation, bien que cette instruction se fasse dans le cadre de l'éducation. L'instruction est plus libre, l'éducation généralement vise un but plus précis, n'éduque pas, que, pour le plaisir d'éduquer, mais pour son efficacité, par pragmatisme quasiment - pour former, pour insérer ; et quand elle instruit ce n'est pas pour la beauté de l'instruction, mais pour avoir la "bonne" réponse à la "bonne" question ; alors que s'instruire devrait être un plaisir...
La bonne éducation de certain fait bien du mal à d'autre, l'éducation est dictée, la bonne éducation est la base de toutes dictatures, nul ne sait ce que serait la bonne éducation, ni ce qui est bon pour tous.
Une campagne d'alphabétisation, si sa cause est d'ouvrir les portes de la littérature elle sert magnifiquement l'individu - l'instruction -, si - comme Charlemagne qui ouvrit des écoles pour qu'on y puisse apprendre à lire afin de pouvoir lire les lois divines- elle sert à apprendre les lettres pour pouvoir lire le code pénal, alors elle éduque...
Les médias diffusent bien souvent des oeuvres dans un but éducatif, mais d'une bien moindre mesure pour instruire.
Il y a une différence remarquable entre le résultat de l'éducation et celui de l'instruction: on dit d'un enfant qu'il est bien éduqué (louange aux parents qui ont bien travaillés, et non pas à l'enfant qui ne fait qu'obéir), et plus tard on dira de lui qu'il a de bonne manières/moeurs ; alors que l'on dit simplement de quelqu'un qui est instruit (enfant ou adulte) qu'il est instruit (lui), on ne dit pas même bien instruit, mais très, on ne dit pas très éduquer. L'éduqué est banal - bien ou mal, nul ne le sait, mais tout le monde d'une façon ou d'une autre s'est fait éduquer, même l'enfant sauvage a apprit de la nature comment s'en sortir dans son monde, mais n'a aucune instruction, sinon celle qu'il s'est faite par l'observation.
Les connaissances dues à l'éducation sont plutôt du genre social : respect des règles en place, de la hiérarchie, de la moral ; conformité: intellectuelle, physique, aux moeurs, situationnelle ; ne pas toujours dire ce que l'on pense, ne pas toujours faire ce que l'on aime, connaitre sa place et si tenir etc.
C'est un genre d'éducation civique que l'éducation - on y apprend nos droit et nos devoir mais non pas ce qu'ils sont...
Elle apprend aussi comment faire pour se faire accepter - à se vendre - dans un monde précis et le faire tourner. Elle livre une espèce de guide de survie en société, et un genre de schéma hiératique de la pensée sur lequel se calquer pour que l'ordre règne.
l'éducation sert à la survie de l'individu dans un groupe confiné dans un système bien précis, selon sa classe etc. l'éducation sert le développement de l'individu, qui développera le groupe, puis le groupe le pays. L'éducation national exprime d'elle même sa cause véritable : la nation ; ce n'est pas l'éducation pour l'individu, mais pour la nation.
Oui l'éducation favorise bien le bon ou mauvais développement d'un pays qui compte sur le respect d'une méthode et elle favorise aussi le développement de l'individu, à la seule fin qu'il soit apte et conforme aux règlement et aux attentes de tout ce qui morigène. Mais où est le bonheur dans tout cela?... Celui qui éduque pense t-il sérieusement qu'il saura apprendre à un autre comment faire pour être heureux, alors que lui m^me ne l'est probablement pas, qu'il ne saurait pas plus l'atteindre que le définir... Ce qui fonctionne bien pour la masse fonctionne mal pour l'individu, bien pour l'un, mal pour l'autre - il n'y a qu'a voir le mal-être ambiant pour s'en persuader.
L'instruction, elle, favorise d'abord l'individu qui s'instruit et ne s'en va pas faire de lui ce qu'elle veut, c'est elle qui sert à ce que lui attend d'elle ; l'éducation fait désirer ce qui doit être désiré, et donne la méthode à celui qui maintenant désire pour qu'il obtienne ce qu'elle lui a fait désirer - l'éducation est vicieuse.
L'instruction sert à faire apprendre à comprendre ; c'est pour cela qu'il n' y a pas d'âge, l'instruction n'a pas de fin et peu débuter à quasi tout moment - plus on s'instruit plus on comprend ; alors que l'éducation n'a que faire s'il y-a compréhension ou non, elle ne demande pas de comprendre ce qui souvent est absurde et n'a pas plus de raison d'être que son contraire. La compréhension, n'apporte pas, mais, est une contribution au bonheur de l'individu ; quand l'éducation n'est que l'assurance d'un bonheur bien précis - celui d'un autre...
L'éducation est l'investissement personnel fait par quelqu'un - une entité - sur des enfants, qui jamais ne lui appartiennent - une vie n'appartient qu'à elle même...
Le respect des droits de l'homme est bien souvent dû à l'éducation, autant que le contraire ; au temps des hommes sans droits c'est aussi l'éducation qui maintient cette état. Ces droits sont nés de l'instruction, de la culture, et pour qu'il deviennent une réalité, ce n'est pas gagné, mais il faudrait, déjà, les cultiver >>>