J'aimerais avoir le contexte de la citation, même si tu nous la situe déjà un peu, Clémentine. La réponse de Feuilleabc m'oriente vers une dissertation sur l'onanisme, alors que ta réponse à Feuilleabc ainsi que les autre répondants introduisent plutôt le plaisir à deux, "sans amour"... (mais sans amour de quoi ? de l'autre ? de son corps ? du plaisir ?)
"Pur"... j'aimerais éviter l'emploi de ce mot, encore aujourd'hui un peu trop fortement et moralement connoté. J'y reviendrai pourtant, mais je préférerais lui donner le sens de "non parasité" pour lui enlever toute connotation morale. Par "non parasité", j'entends disons, non contaminé par de l'affectif (si tant est qu'on puisse prouver que le plaisir est sans effet sur l'affectif, ce dont je doute fort).
La question, morale ou non, de la masturbation me semble ridiculement passée-date, et depuis longtemps... je suis donc assez d'accord avec Feuillebac s'il faut suivre cette interprétation.
Le problème avec le plaisir "seul", "libre", non "parasité/contaminé" c'est qu'il ne le reste jamais longtemps... pour une femme tout au moins ou en tout cas dans mon expérience (je m'explique plus loin), puisque c'est tout ce dont je peux parler - alors qu'on raconte que c'est différent pour les hommes (ce dont je doute fort - mais je n'oserais pas parler à leur place même si je souhaiterais parfois qu'ils s'expriment plus profondément sur ces sujets).
Quelles alternatives s'offrent donc à une femme dans ce secteur ?
1. La prostitution masculine - pourquoi pas après tout, si c'est un besoin réel ? ... [ceux qui m'ont lue ailleurs sur le sujet savent que je suis ici un peu cynique mais c'est pour les besoins de la démonstration]. Pour les femmes, elle semble exister surtout dans les pays du tiers-monde... le plaisir est donc d'emblée parasité par la question de l'exploitation et des rapports nord-sud... Zut !!!... Pas pour moi. Bon, dans le pays d'origine, il y a bien les annonces classées, massages intimes etc. À domicile ou non. Quelle femme s'y risquerait ? Pas la peine de faire l'inventaire des risques - vous pouvez tou(te)s les imaginer.
2. Les "One Night Stands" ou en français: "Histoires d'un soir"... Oui, mais le problème, c'est qu'elles ne le restent pas. Et oui... l'un ou l'autre s'attache, et plus souvent l'autre que l'un... Variante contemporaine : les "F*** Friends" (sorte d'abonnement à un "One Night Stand") = Ibidem... Et si l'un s'attache à quelqu'un de plus significatif, l'autre doit accepter le sevrage...
... C'est bon alors, pas trop de vocabulaire affectif à gerber jusqu'ici ? Vous me suivez toujours ?... Voici une vérité pour vous donc : Chaque fois que j'ai voulu une histoire d'un soir, ça s'est mystérieusement transformé en une histoire d'une année minimum... et pas par ma propre insistance... peut-être par ma trop grande magnanimité ? Va savoir, je n'épiloguerai pas... il faudrait pouvoir leur demander. Mais voici ma théorie : le plaisir "pur et libre" inspire l'amour à celui qui ne cherchait que l'un sans l'autre... Désolée si je me montre encore un peu rabat-joie ici même. Je ne dis que la vérité. Non pas mon "ressenti", mais mon "vécu", comme on dit plutôt chez moi...
3. Il y a encore la rencontre du troisième type... toujours dans le registre du "plaisir libre" : le plaisir avec quelqu'un tout en imaginant quelqu'un d'autre. D'une fréquence et d'une banalité consternante, je dirais que c'est le type de coït le plus répandu et que personne ou si peu ayant eu une vie sexuelle active pendant plus d'une année (hors d'une passion amoureuse) peut prétendre y avoir échappé, que ce soit de la position du sujet (le rêveur) ou de celle de l'objet (autorisant le rêve de l'autre qui ne le/la voit pas, ne le/la regarde pas - à la limite ne le/la sent qu'accessoirement). Qu'y a-t-il de plus pathétique en fait de rapport humain considéré sans violence ?... et peut-on parler de liberté et de pureté (dans tous le sens du mot, y compris au sens de "non parasité")?
4. Dernière possibilité. Le plaisir solitaire "seul et libre", sans imagination, en l'absence de fantasme... parfois aussi à deux: sans enthousiasme pour l'autre (à défaut il éveillerait bien vite de l'attachement) un corps seul et indifférent, peu importe qui l'habite. Oui mais le problème, c'est que ce plaisir là n'existe pas en tant que plaisir. Rien d'autre qu'un spasme, passage de la tension à la détente - la satisfaction n'a rien à y faire. Et si c'est cela qui constitue la "pureté" du plaisir, alors effectivement. il est d'une pureté qui pourrait lui valoir l'absolution du Pape en personne... Hygiénique sans plus.
Je m'arrête ici... J'espère avoir suscité quelques réflexions...
Autrement, en vous souhaitant belles nuits et beaux rêves, m'sieurs-dames....