Question:
Pensez-vous que le plaisir seul est pur ?
bridget
2009-09-23 15:28:47 UTC
Comme A. Comte de Sponville, pensez-vous que le plaisir seul est pur, le plaisir seul est libre, le plaisir seul apaise l'âme et rassasie le corps ?
Onze réponses:
Summer
2009-09-23 16:00:16 UTC
"Inutilement cynique" et surtout complètement con, si je puis me permettre.



"Seul" ne signifie donc pas systématiquement "solitaire", merveilleuse découverte, n'est-il pas ? Parenthèse fermée.



Pour ce qui est de cette question, oui seul le plaisir est pur, absolument pur au sens chimique du terme, la jouissance ne se vit jamais qu'au présent, sans réflexivité, sans réflexion, seul le corps parle quand l'esprit s'extasie. L'amour que le plaisir accompagne est quant à lui toujours composé, le plaisir incarne sa culmination physique épurée. La liberté comme la pureté n'enveloppent ici aucune dimension morale, si le plaisir seul est libre c'est parce qu'il ne s'embarasse jamais de ces idées qui tissent le lien amoureux comme l'attachement, l'engagement, la promesse, le respect de la parole donnée...Le plaisir se suffit librement à lui-même, voilà comment j'entends cette remarque.
anonymous
2009-09-23 23:31:20 UTC
Bon moi je suis pour l'autosuffisance, j'attends pas qu'une âme charitable me raconte une blague marrante pour me faire rire -je me chatouille tout seul lool



En fait là je me demande si ce "seul" veut dire "il n'y a que le plaisir" ou "le plaisir solitaire". Et je suis d'autant plus embêté parce que je ne sais pas dans qu'elle sens il utilise "pur".



Le plaisir : une liberté? -au contraire... C'est le verrou de la cellule et on passe notre temps à chercher où est passée cette foutue clef! qui ouvre une porte pour donner sur une autre cellule.

Sinon pour un plaisir pur, immaculé, faut pas découcher, ça vient comme ça, d'un coup?

Existe t-il un plaisir seul et pur?

"apaise l'âme et rassasie le corps", pour l'âme j'irais bien en ce sens, momentanément car l'apaisement ne dure pas et vite fait ça crie famine ; mais pour le corps -il y a la bouffe pour ça ,)- >>>
BlueMan
2009-09-24 22:51:06 UTC
Bonjour.



Au début, on croie que le plaisir est pur, parce-qu'on ressent comme du bien, mais en se connaissant soi-même, on découvre que le plaisir est un effet produit par les parasites du Moi. Le plaisir est donc impur, 100% animal, 100% ténébreux, 100% mortel pour l'âme. Ce n'est pas une question d'opinions, de croyances, de théories ou de raisonnements, c'est une question d'expérimentation directe par la Conscience.



Voilà pourquoi le plaisir est impur : il est le produit du Moi, de l'ego animal, du Moi pluralisé, des parasites de l'Ego.



Bonne journée.
Curare-
2009-09-24 09:05:14 UTC
...il est pur'ment fantamasgoriquement vain de décrire un plaisir solitaire-

Tiens je vais m'attarder sur ce ''Sponville''..



Déjà les dérélictions de Confucius sont assimilées à un bouillon de poulet pour l'âme ...le plaisir pur sans le bonheur d'avoir à partager ?

Autant aller se piquer seule dans 1 coin ..



Jamais sans mon oasis - :-))
?
2009-09-24 07:56:00 UTC
Le plaisir, ça reste du plaisir. La solitude aussi, ça reste de la solitude. Et à part pour le premier neurasthénique venu, je ne vois pas où se trouve la pureté là-dedans.

Amateur du bonheur que l'on dit "véritable", et plus porté sur un heur durable que dans l'exercice d'un plaisir immédiat, je ne vois rien d'autre qu'un apaisement de l'âme pour un moindre instant ici. Un plaisir est fugace, il est lié au désir obscur, à la volonté de se défier de la vertu pour redevenir bête au lieu d'homme. Non pas qu'il n'y ait que du mal à ça, mais c'est un peu réducteur pour une vie humaine.

Évidemment, alors, il sera concret et fondamentalement bon. Il faut tout un tas de petits plaisirs pour vivre et trouver sa joie. Le qualifier d'agréable ou de plaisant, c'est ce qui me paraît le mieux pour lui. Et la solitude se doit d'être transcendée pour être vraiment bonne. Ce n'est qu'en rêvant à ne serait-ce qu'un binôme, que naissent l'envie et le désir. L'être seul est si limité, et en même temps si intime, qu'il apprend à se connaître de la meilleure façon qui soit, et effectivement, cela est sans mélange, sans altération aucune. Dans un sens, si la pureté se résume à rester intègre sans chercher à trouver autre chose que soi, alors peut-être que cette citation approche de l'exactitude.

Mais le plaisir me semble plus appréciable et nécessaire, comme un vice que l'on voudrait transformer en vertu, un bonheur illusoire que l'on digère parce qu'il paraît aussi simple et logique que l'existence humaine. Dans la solitude, sans partage, il n'y a effectivement que l'exercice de ses fonctions premières et vitales. La pureté peut être étrangère à cela, parce que nul ne qualifiera l'instinct de parfait, et en même temps elle sera si proche que nous verrons là un moyen d'exercer son propre contentement. L'individu solitaire ne cherche pas à partager ce qui est bon, ou ce qui est mauvais. Ses sensations sont limitées à lui-même, à sa perception des choses. Alors si aucun but n'est recherché, en dehors de celui d'être intimement satisfait, sans qu'aucune altération de qui que ce soit n'ait lieu, le plaisir solitaire approche de l'acte pur. Tellement réduit et banal qu'il ne peut être que cela, une fade pureté.
Feuilleabc
2009-09-23 22:51:44 UTC
Bonsoir,



S'étonner que Comte Sponville pense serait inutilement cynique, n'est-ce pas ?



Cette apologie de la masturbation solitaire n'est qu'un exercice rhétorique dont le seul but est de se donner bonne conscience: un enfant face au curé qui ferait preuvre d'insolence - du moins, il le croit -, un lycéen détournant le sens d'une dissertation afin de se croire valoreux alors qu'il n'est pas conscient de dévoiler tout un pan de sa personne, à savoir le besoin de légitimité de son acte solitaire, parce qu'au fond, il n'est pas fier de lui, n'est-ce pas ?

Très sincèrement, c'est bien de cela dont il s'agit, expier l'éducation moralisatrice. 68ard, Sponville ? Bistre...



Au-delà de ces considérations, l'idée que le plaisir solitaire serait libre me fait sourire. Soyons sérieux. Parler de liberté dans la masturbation... non franchement. A la rigueur, libre de l'autre, mais c'est voir par le bout de la lorgnette (non, pas de mauvais jeu de mots...). Si l'autre n'est pas là, il y a nécessairement fantasme, sinon, pardon, mais c'est purement mécanique. Et que cela est décevant... puis, cette sexualité-là , il le dit en amont au fond, est aussi faîte d'éducation, donc des autres.

Que le poète dise que la masturbation est une liberté, dans le sens où cela le libère des contraintes d'une certaine réalité, soit ; mais le philosophe... Non. C'est du délire, c'est du fantasme ; c'est donc potentiellement poésie, mais pas philosopie dans le sens où cela ne peut pas s'en tenir à cette vision étriquée des choses.

Est-ce pur : faut-il donner une nature morale au plaisir ?

Le plaisir seul apaise l'âme et rassasie le corps ? Ah... Cela permet de décompresser, bravo. Belle pensée, inédite, d'ailleurs.



Enfin, tout en précisant que je n'ai rien contre cette activité hum, qui n'a pas vu autour de soi des abrutis de première qui se masturbent toute la journée car ils ne pensent qu'à cela ? Sont-ils libres, eux ?

Les sages disent que la matière seule ne mène nulle part, sans aucunement rejeter le corps, mais en considérant, bien avant la lettre, que le plus grand organe sexuel est le cerveau. Donc l'esprit lié au corps. S'il y a esprit, il y a pensée, il y a langage : le plaisir est-il libre du fantasme, ah ? Libre de quoi ? Non, mais...



On en revient à la question fondamentale : Qu'est-ce que le plaisir ? Qu'est-ce que faire l'amour ? Qu'est-ce qu'un fantasme ? Bref, on en revient à Freud. Rien de nouveau sous le soleil, et surtout pas celui du plaisir.

Il faudrait que le monsieur arrête de croire que nous venons de naître et surtout de croire qu'il n'y a pas de modernité avant lui.



BISES.
Têtaclic
2009-09-24 10:21:39 UTC
De quoi pourrait-il être pur le plaisir seul ou a deux...qu'est-ce qui pourrait bien ternir son éclat...de quel stimulant pourrait-il se passer ainsi que ce qui s'obstine à le faire durer ce plaisir la ..la fleur du plaisir pur va t-elle se cultiver et s'épanouir dans les serres de l'amour et auprès des pensées...pensez vous..!
Dahoé
2009-09-24 07:29:47 UTC
Cela dépend si la personne qui le vit est pure.
?
2009-09-24 06:18:12 UTC
Non le plaisir n'est pas pur c'est juste un système sans lequel l'homme ne se serait jamais reproduit,sans lequel l'homme n'irait pas plus loin,ne souhaiterait même pas prolonger l'aventure de la vie.Le plaisir est une nécessite vitale mais il n'est pas pur moralement,je suppose qu'il y a un équilibre à trouver entre les nécessites et la pureté et que justement le plaisir n'est pas pur en soi ni impur en soi il est sans limite et a besoin de limites pour ne pas glisser vers des aspirations égoïstes et perverses.Le plaisir ne tient pas compte de l'autre c'est la morale qui en tient compte aussi le plaisir peut faire de nous des prédateurs si nous le pensons pur par essence .
Doucine
2009-09-24 05:44:33 UTC
J'aimerais avoir le contexte de la citation, même si tu nous la situe déjà un peu, Clémentine. La réponse de Feuilleabc m'oriente vers une dissertation sur l'onanisme, alors que ta réponse à Feuilleabc ainsi que les autre répondants introduisent plutôt le plaisir à deux, "sans amour"... (mais sans amour de quoi ? de l'autre ? de son corps ? du plaisir ?)



"Pur"... j'aimerais éviter l'emploi de ce mot, encore aujourd'hui un peu trop fortement et moralement connoté. J'y reviendrai pourtant, mais je préférerais lui donner le sens de "non parasité" pour lui enlever toute connotation morale. Par "non parasité", j'entends disons, non contaminé par de l'affectif (si tant est qu'on puisse prouver que le plaisir est sans effet sur l'affectif, ce dont je doute fort).



La question, morale ou non, de la masturbation me semble ridiculement passée-date, et depuis longtemps... je suis donc assez d'accord avec Feuillebac s'il faut suivre cette interprétation.



Le problème avec le plaisir "seul", "libre", non "parasité/contaminé" c'est qu'il ne le reste jamais longtemps... pour une femme tout au moins ou en tout cas dans mon expérience (je m'explique plus loin), puisque c'est tout ce dont je peux parler - alors qu'on raconte que c'est différent pour les hommes (ce dont je doute fort - mais je n'oserais pas parler à leur place même si je souhaiterais parfois qu'ils s'expriment plus profondément sur ces sujets).



Quelles alternatives s'offrent donc à une femme dans ce secteur ?



1. La prostitution masculine - pourquoi pas après tout, si c'est un besoin réel ? ... [ceux qui m'ont lue ailleurs sur le sujet savent que je suis ici un peu cynique mais c'est pour les besoins de la démonstration]. Pour les femmes, elle semble exister surtout dans les pays du tiers-monde... le plaisir est donc d'emblée parasité par la question de l'exploitation et des rapports nord-sud... Zut !!!... Pas pour moi. Bon, dans le pays d'origine, il y a bien les annonces classées, massages intimes etc. À domicile ou non. Quelle femme s'y risquerait ? Pas la peine de faire l'inventaire des risques - vous pouvez tou(te)s les imaginer.



2. Les "One Night Stands" ou en français: "Histoires d'un soir"... Oui, mais le problème, c'est qu'elles ne le restent pas. Et oui... l'un ou l'autre s'attache, et plus souvent l'autre que l'un... Variante contemporaine : les "F*** Friends" (sorte d'abonnement à un "One Night Stand") = Ibidem... Et si l'un s'attache à quelqu'un de plus significatif, l'autre doit accepter le sevrage...



... C'est bon alors, pas trop de vocabulaire affectif à gerber jusqu'ici ? Vous me suivez toujours ?... Voici une vérité pour vous donc : Chaque fois que j'ai voulu une histoire d'un soir, ça s'est mystérieusement transformé en une histoire d'une année minimum... et pas par ma propre insistance... peut-être par ma trop grande magnanimité ? Va savoir, je n'épiloguerai pas... il faudrait pouvoir leur demander. Mais voici ma théorie : le plaisir "pur et libre" inspire l'amour à celui qui ne cherchait que l'un sans l'autre... Désolée si je me montre encore un peu rabat-joie ici même. Je ne dis que la vérité. Non pas mon "ressenti", mais mon "vécu", comme on dit plutôt chez moi...



3. Il y a encore la rencontre du troisième type... toujours dans le registre du "plaisir libre" : le plaisir avec quelqu'un tout en imaginant quelqu'un d'autre. D'une fréquence et d'une banalité consternante, je dirais que c'est le type de coït le plus répandu et que personne ou si peu ayant eu une vie sexuelle active pendant plus d'une année (hors d'une passion amoureuse) peut prétendre y avoir échappé, que ce soit de la position du sujet (le rêveur) ou de celle de l'objet (autorisant le rêve de l'autre qui ne le/la voit pas, ne le/la regarde pas - à la limite ne le/la sent qu'accessoirement). Qu'y a-t-il de plus pathétique en fait de rapport humain considéré sans violence ?... et peut-on parler de liberté et de pureté (dans tous le sens du mot, y compris au sens de "non parasité")?



4. Dernière possibilité. Le plaisir solitaire "seul et libre", sans imagination, en l'absence de fantasme... parfois aussi à deux: sans enthousiasme pour l'autre (à défaut il éveillerait bien vite de l'attachement) un corps seul et indifférent, peu importe qui l'habite. Oui mais le problème, c'est que ce plaisir là n'existe pas en tant que plaisir. Rien d'autre qu'un spasme, passage de la tension à la détente - la satisfaction n'a rien à y faire. Et si c'est cela qui constitue la "pureté" du plaisir, alors effectivement. il est d'une pureté qui pourrait lui valoir l'absolution du Pape en personne... Hygiénique sans plus.



Je m'arrête ici... J'espère avoir suscité quelques réflexions...



Autrement, en vous souhaitant belles nuits et beaux rêves, m'sieurs-dames....
anonymous
2009-09-23 22:58:30 UTC
Oui, entièrement d'accord et ça se passe d'argumentaire. Du moins pour ceux qui vivent mieux.



On pourrait prendre "pur " au sens amoral également. Vierge de toute préoccupation. Si c'est de masturbation qu'il s'agit, ça a au moins des vertus de libération de l'esprit des choses qui l'alourdissent, libération toute chimique mais en un sens hors de (pure de) toute préoccupation morale ou intellectuelle, non?


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