Traditionnellement on définit la vérité comme "adéquation" ou "concordance". Il s'agit précisément de l' "adequatio rei et intellectus" (formule thomiste): ce que je pense est conforme ou analogue à ce qui est, ou encore, mon discours est conforme ou analogue à la réalité qu'il vise.
Cette définition a très longtemps été au coeur de la pensée occidentale, son défenseur le plus éminent ayant sans doute été Descartes. Encore aujourd'hui, la science héritière de l'épistémologie galiléo-newtonienne et de l'héritage raionaliste du XVIIIe siècle se fonde sur cette définition de la vérité.
Il n'en demeure pas moins que cette définition a été critiquée, notamment par les phénoménologues qui ont insisté sur la création de sens propre à l'homme qui invente le monde à partir du réel, ou par Heidegger qui, dans sa critique de la métaphysique, a voulu montrer qu'elle était le signe de l'oubli de l'être au profit de l'étant, et refonder la notion de vérité à partir de l'"aletheia" grecque. La vérité est alors le voilement-dévoilement de l'être, une sorte de victoire sur l'oubli de l'être.